Seychelles : conservation de l’arbre à pain par le SAA
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Contexte
Pendant longtemps, le fruit à pain (Artocarpus altilis), localement connu sous le nom de friyapen, constituait un des aliments de base aux Seychelles. L’utilisation de cette espèce a aujourd’hui été en grande partie remplacée par celle d’autres denrées alimentaires, telles que le riz ou encore la pomme de terre. Pourtant, l’arbre à pain pousse en abondance dans l’archipel des Seychelles et offre une source intéressante de glucides.
Prospection de la richesse présente sur l'archipel
Dans le cadre du projet Germination, visant à préserver et valoriser la biodiversité agricole pour améliorer la sécurité alimentaire des pays de l’océan Indien, l’Agence agricole des Seychelles (SAA), fusionnée depuis peu au sein du Ministère de l’Agriculture, du Changement climatique et de l’Environnement, a mis l’accent sur l’arbre à pain. Les premières activités ont débuté au travers de prospections dans les îles de Mahé, Praslin et La Digue, où 4 619 arbres ont été inventoriés dans 12 districts. Les coordonnées GPS de chaque arbre ont également été relevées. Anse Aux Pins, Anse Royale et la Baie Lazare sont les trois districts comptant le plus grand nombre d’arbres à pain.
Multiplication et mise en collection
La plupart des variétés retrouvées sur l’île sont triploïdes stériles, ce qui signifie que les fruits ne produisent pas de graines viables. La multiplication se fait donc uniquement par voie végétative, tel que par bouturage ou encore marcottage des racines, méthodes relativement difficiles à mettre en place et compliquant la diffusion de ces variétés.
Ces inventaires furent donc également l’occasion de prélever des boutures de racines pour ensuite les mettre en culture à la station de recherche du SAA, située à Anse Boileau. Au total, 200 plants d’arbres à pain ont pu être produits et diffusés aux agriculteurs par le biais de la pépinière d’Anse Boileau.
Outre les activités de recensement et de conservation, il est désormais important de caractériser la diversité des variétés disponibles sur l’île, ce qui sera sans doute envisageable dans le cadre du futur projet. Il est également nécessaire de mettre l’accent sur la valorisation du fruit à pain afin de le remettre au goût du jour auprès des populations locales, en vue de renforcer et diversifier la sécurité alimentaire de l’île.