Germination II : une action pour assainir les variétés de manioc de Madagascar et des Comores
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Première étape : réceptionner les maniocs. Armelle Dongois, ingénieure en biologie végétale arrivée en avril de Nancy, a pour le moment reçu neuf variétés sous forme de boutures, toutes issues des Comores. Des variétés dites « élites », sélectionnées par l'un des partenaires comoriens du réseau, l’INRAPE. Elle devra ensuite réaliser prélèvements et mises en culture de méristèmes, en théorie indemnes de virus, notamment ceux responsables de la mosaïque et de la maladie des striures brunes, causant de lourdes pertes dans les cultures de manioc. Des opérations délicates qui se dérouleront en zone de quarantaine au laboratoire NS3, lieu de travail hautement sécurisé.
« On attend quelques mois, puis on refait des analyses sur les plants obtenus en culture in vitro pour vérifier qu’il n’y a effectivement plus la présence de virus », explique la scientifique. « On renvoie ensuite les vitroplants exempts de maladie dans les pays d'origine à des structures qui pourront les multiplier pour fournir à terme du matériel sain aux producteurs, permettant ainsi une amélioration de la production de manioc. »
Intégrée au projet Germination, la mission d’assainissement est complétée par un second volet, tout aussi important : l’étude de la diversité génétique des variétés locales de maniocs des îles du sud-ouest de l’océan Indien. Les ADN de 137 variétés seront extraits et analysés selon une méthode de génotypage par séquençage afin de mieux connaitre leur diversité locale et régionale, ainsi que leurs origines. « De quoi avoir une cartographie de la diversité des maniocs de la zone », précise Michel Roux-Cuvelier, coordinateur du projet Germination. Ces nouvelles connaissances permettront in fine d'optimiser la gestion et la valorisation des ressources génétiques de manioc.