L'eau : une ressource rare et précieuse
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L’eau est une ressource naturelle essentielle à la vie. Le stock d’eau douce planétaire existant est très faible si on le compare à la masse d’eau salée qui recouvre 70 % de la surface du globe. Cette eau douce précieuse est, non seulement, inéquitablement répartie, mais se raréfie. En 60 ans, sa consommation a été multipliée par six.
Au niveau mondial, 71 % de cette eau disponible (pluie, réserve du sol) est utilisée pour l’irrigation des cultures.
Cette raréfaction, couplée à l’augmentation de la population, engendre un défi à surmonter : doubler la production alimentaire d’ici 2030, tout en consommant moins d’eau en raison des contraintes imposées par l’extension de l’urbanisation, l’industrialisation ou encore le changement climatique.
Alors comment gérer cette ressource tout en assurant sa quantité et qualité, la durabilité des systèmes agraires et en préservant l’environnement ?
L’eau est confrontée à trois principaux problèmes dans le monde : la pollution, le gaspillage et sa raréfaction face à une demande croissante (liés à ses différents usages).
Les sols cultivés ou pâturés sont généralement enrichis en engrais, et une partie de ces nutriments peut se retrouver dans les eaux superficielles et souterraines. A cela s’ajoute les pertes d’eau dans les réseaux d’irrigation et la surconsommation malgré des épisodes de sécheresse plus fréquents.
Une analyse de la FAO portant sur 93 pays en développement a montré que 18 d'entre eux utilisent l'agriculture irriguée sur plus de 40 % leurs terres cultivées (FAO, World Agriculture: Towards 2015/2030). Selon la FAO, un pays peut être considéré comme subissant un stress hydrique s'il prélève plus de 20 % de ses ressources renouvelables en eau. Selon cette définition, plus de 20 % des pays connaissaient déjà un stress hydrique en 1998.
Solutions pour préserver l'eau
Des solutions existent pour économiser l’eau et limiter sa pollution. La micro-irrigation (goutte à goutte), qui n’apporte que la quantité d’eau nécessaire en arrosant au pied de la plante, est un système économe. De plus, en préservant l’humidité du sol, il est possible de diminuer la fréquence des arrosages. Il est également intéressant de stocker les eaux d’écoulements par la mise en place de retenues collinaires et les recycler en multipliant les usages.
Des changements de méthodes de cultures peuvent également se faire : en période de sècheresse, la modification de la durée du cycle cultural permet d’ajuster la ressource en eau disponible, ou le choix de culture peut se porter sur une variété tolérante à la contrainte hydrique. Pour la fertilisation, il est souhaitable de préférer aux engrais de synthèse, la matière organique, et de manière plus générale, revenir à la saisonnalité des cultures.
Ainsi, afin de rendre compatible les besoins de production, la disponibilité de la ressource en eau et l’augmentation des épisodes de sécheresse, il est important de gérer l’eau en diversifiant son utilisation, en améliorant sa potabilité et en préservant les milieux aquatiques et les services écologiques qu’ils fournissent.
Sources :
- L'utilisation de l'eau en agriculture (FAO)
- Dossier scientifique du CNRS : les usages de l'eau
- L’eau : enjeux locaux, impacts mondiaux (INRA)
- Le guide des bonnes pratiques agricoles à la Réunion, DAAF Réunion
- Gestion durable des ressources en eau dans le secteur agricole (OCDE)
Voir aussi :
- Dossier de l'Inra sur l'eau, Salon International de l'Agriculture, 2012
- La gestion de l'eau : des technologies pour produire plus avec moins - FAO, 2011
- Osiri-Run pour irriguer sans gaspiller, Cirad, Réunion, 2007
- L'enjeu Eau à la Réunion - DAAF Réunion
- Préconisations à destination des agriculteurs irrigants - DAAF Réunion
- Le cycle de l'eau - Centre d'information sur l'eau