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Depuis la fin des années 1980, l’essor des biotechnologies et l’extension des brevets sur le vivant ont laissé entrevoir des possibilités d’utilisations lucratives des substances naturelles, notamment dans les secteurs de la pharmacie, de la cosmétique, de l’agroalimentaire... Pour concilier la conservation de la biodiversité et les revendications des populations autochtones gardiennes de ces ressources, la Convention sur la diversité biologique, signée lors du Sommet de Rio en 1992, a préconisé l’institution de marchés. Il s’agissait aussi d’en finir avec la biopiraterie et d’assurer « le partage juste et équitable des avantages tirés de l’exploitation des ressources génétiques ».
Ces « marchés de la biodiversité », soutenus par la vague du libéralisme économique, ont été l’objet de toutes les spéculations. Mais au-delà du slogan, qu’en est-il aujourd’hui de la marchandisation du vivant ? Comment se décline-t-elle du Nord au Sud ? Le cadre juridique et politique de la Convention n’est-il pas déjà dépassé par l’évolution des connaissances et des techniques, et peu adapté à la complexité des situations observées ? Pour répondre à ces questions, économistes, juristes, sociologues, anthropologues et biochimistes apportent ici un éclairage nouveau, documenté et critique, sur le modèle de conservation de la biodiversité fondé sur son exploitation commerciale.
Les forêts tropicales sont les dépositaires les plus importants de la biodiversité terrestre. Ce sont également les forêts les plus menacées, et moins de 12 % de leur superficie sont couverts par des aires protégées. Les forêts de production, qui forment une partie importante des 88 % restants, offrent donc un potentiel très important pour la conservation de la biodiversité.
En Afrique centrale, qui porte le deuxième massif de forêt tropicale humide du monde, on assiste depuis une dizaine d'années à une accélération de la prise en compte de la biodiversité dans la gestion des concessions forestières. Cette situation est liée à la montée en puissance d'un outil, le plan d'aménagement, dont l'utilisation se répand progressivement dans le cadre de l'application des nouvelles politiques et législations forestières mises en place dans les pays de la sous-région.
Cette étude vise à tirer des leçons des expériences acquises à ce jour, identifiant les contraintes, et à formuler des recommandations d'actions à mener afin de renforcer et d'harmoniser les pratiques visant à assurer une conservation aussi effective que possible de la biodiversité dans les forêts de production d'Afrique centrale.