Des parasitoïdes "martiniquais" à l’étude contre Aleurodicus dispersus à la Réunion
Written by Modified on the
A réception, les échantillons sont ouverts et conditionnés dans le local de quarantaine de niveau de sécurité 3 du Pôle de Protection des Plantes afin de vérifier l’absence d’hyperparasites ou de ravageurs indésirables. Les parasitoïdes qui émergent dans les boites sont aspirés un à un avec un mini aspirateur à bouche et relâchés par espèce dans des cages contenant des plants de goyave infestés de larves d’ Aleurodicus. A ce jour près de 150 individus ont été récupérés et appartiennent essentiellement à deux espèces : Aleuroctonus vittatus et Encarsiella noyesi. Quelques individus d’autres espèces, dont Encarsia dispersa, ont également été trouvés mais en plus faible nombre. Les élevages de ces parasitoïdes sont maintenant en cours.
Ainsi la récupération de nombreux parasitoïdes vivants, prélevés à 16000 km de la Réunion par la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles (FREDON) de la Martinique, constitue déjà un succès de la première phase de cette opération de lutte biologique. La prochaine étape consistera en l’étude de ces parasitoïdes sous quarantaine afin de vérifier qu’ils n’affectent pas la faune locale (sélectivité) et qu’ils soient par conséquent sans effets pour l’environnement.
Rappelons qu’ Aleurodicus dispersus (ou Aleurode à ponte en spirale) s’est étendu sur toute la zone littorale sur des hôtes très variés des jardins et espaces verts (Acalypha, Frangipanier, Poinsettia, Hibiscus…). Des dégâts ont été signalés sur des cultures très diverses (légumières, manioc, piment, bananier, goyave, manguier, canne…) Actuellement la lutte consiste à traiter l’ensemble des sites infestés (par exemple, les jardins publics, lotissements…) en associant lutte chimique et prophylaxie. Ce programme de lutte biologique devrait permettre d'aboutir à l'abandon d'une lutte chimique peu efficace et peu compatible avec l'environnement péri-urbain.