A la rencontre d'Amelaid et de sa passion : la biodiversité
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Amelaid, consultant pour l'ONG Dahari, voue une passion toute particulière à la biodiversité aux Comores. Portrait...
Après cinq années d’études en "Biologie, Ecologie et Conservation animale" à Madagascar, Amelaid retourne aux Comores pour découvrir et étudier la biodiversité des îles de la Lune. D'abord bénévole au sein de différentes associations environnementales, Amelaid rencontre un jour, "par hasard", une écologiste qui lui conseille d’envoyer son CV au projet ECDD (Engagement Communautaire pour le Développement Durable), projet de développement d'un modèle de gestion du territoire communautaire intégrant une amélioration des moyens d’existence ainsi que la gestion durable des ressources naturelles.
Recruté en 2009, Amelaid rejoint ainsi l’équipe ECDD en tant que "technicien de suivi et de recherche de la biodiversité". Sa mission est alors d’établir les premiers transects à long terme pour le suivi de la faune, et particulièrement des espèces endémiques. Il travaille ensuite sur la production des premières cartes d’habitat (couverture du sol) à haute résolution pour les trois îles, ainsi que sur les cartes de distribution de la dynamique spatio-temporelle des oiseaux endémiques rencontrés à Anjouan. Les résultats de ses recherches informent d’une part sur l’état actuel des statuts des espèces mais aussi sur la façon dont elles se distribuent spatialement et temporellement. "Les cartes de distribution de la biodiversité endémique des îles constituent des outils cruciaux pour les étudiants, les chercheurs et les touristes, explique-t-il. C’est un travail de longue haleine, où tout évolue constamment, mais je n'ai aucun doute sur la notion durable de ma mission. En effectuant ce travail d’analyse, j'assure modestement à la biodiversité une reconnaissance, et c’est cette reconnaissance qui permettra sa sauvegarde".
Lorsqu’on lui demande ce qu’il a apprit au cours du projet ECDD, il répond sans hésiter : "la pratique". "Le travail de terrain te fait découvrir les efforts physiques à fournir, les difficultés à s’intégrer au mieux avec les communautés villageoises ou encore les barrières de la langue auxquelles tu peux être confronté dans les régions et les différentes îles de l’archipel, souligne-t-il. C’est en voyant la réalité du terrain que j'ai renforcé mes compétences". A son arrivée au sein du projet, personne de l’équipe locale n'était en outre capable d'assurer une analyse des données biologiques recueillies. Amelaid a donc cherché une formation à distance pour effectuer cette mission, et a ainsi pu développer ses compétences en effectuant en parallèle deux années d’études complémentaires en master II d’aménagement de la faune.
Son avenir ? Amelaid l'imagine en devenant chercheur et par ce biais, "ambassadeur de la biodiversité aux Comores". Il aimerait également que ses travaux puissent servir de référence, en étant le plus largement partagés. Mais en attendant, Amelaid continue son action avec l'ONG Dahari, comme consultant, et enseigne en parallèle la biologie des poissons à l’Ecole de Pêche d’Anjouan. Il espère même bientôt coordonner un projet qui lui tient particulièrement à cœur, autour de la gestion des espèces protégées. Amelaid espère en effet pouvoir concevoir un système de sauvegarde des dortoirs des Roussettes de Livingstone, espèce hautement menacée. L'ONG Dahari vient d'ailleurs de recevoir le soutien de la Fondation Mohamed Bin Zayed Species Conservation Fund pour ce projet. A suivre...
Plus d'informations :
- Projet ECDD (Engagement Communautaire pour le Développement Durable) : www.ecddcomoros.org/fr
- Mohamed Bin Zayed Species Conservation Fund :www.speciesconservation.org