Seychelles : la lutte biologique contre l'aleurode du cocotier se met en place
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L'aleurode du cocotier Aleurotrachelus atratus Hempel (Hemiptera : Aleyrodidae), a provoqué d’importants dégâts économiques aux Comores ces dernières années. Grâce à la mise en place d’un programme de lutte biologique (2005-2007) dans le cadre du PRPV (collaboration Cirad/Inrape), et à la découverte d’une nouvelle espèce de parasitoïde ( voir le résumé de l'article scientifique), la situation phytosanitaire aux Comores s’est sensiblement améliorée.
Cette expérience est aujourd'hui valorisée avec le lancement d'un programme du même type aux Seychelles, où l'aleurode a été signalé en janvier 2007.
Sur requête du gouvernement seychellois, une mission entomologique du Cirad a confirmé, en juillet 2007, la présence de l'insecte sur l'île principale (Mahé), et identifié un foyer d’infestation sur l’île de Praslin. Cet aleurode, dont l’importante sécrétion de miellat entraîne le développement de fumagine sur les feuilles des arbres attaqués, représentait alors une sérieuse menace pour le tourisme environnemental et la conservation des palmiers aux Seychelles.
En avril 2008, un projet de lutte biologique contre ce ravageur a été proposé par le Cirad à la Réunion, en collaboration avec les autorités seychelloises. Les Ministères des Affaires Etrangères et de l’Environnement, des Ressources Naturelles et des Transports des Seychelles ont appuyé ce projet au Fonds de Coopération Régionale (français), qui a pris en charge une partie du financement, le reste étant partagé entre le gouvernement seychellois et le Programme de Coopération Territoriale de l’Union Européenne à la Réunion.
Dans le cadre de la première étape du projet, qui vise à établir un état des lieux précis de la situation aux Seychelles, Nicolas Borowiec, entomologiste au sein de l'UMR PVBMT (Cirad/Université), en charge du projet, a effectué une mission aux Seychelles en juillet 2008, accompagné sur place de deux techniciens nationaux.
Les résultats préliminaires de cette mission montrent que l’aleurode s’est disséminé à La Digue et que quatre des 6 espèces de palmiers endémiques des Seychelles peuvent être attaquées par ce ravageur. De plus, un parasitoïde inédit a été découvert sur les trois îles. Reste à savoir s’il est efficace dans le contrôle des populations d’aleurode ou s’il vaut mieux recourir à celui présent à la Réunion et introduit aux Comores. Les activités prévues dans la suite du projet devront répondre à toutes ces questions...
Reconnaissantes d’une intervention scientifique rapide face à ce problème phytosanitaire, les autorités seychelloises ont assuré une large couverture médiatique (télévision et presse écrite) de la conférence de restitution organisée pour l’expert français, à laquelle ont assisté 80 personnes.
Contact :
Nicolas Borowiec
UMR PVBMT
Pôle de protection des plantes
Laboratoire d’Ecologie Terrestre et de Lutte Intégrée
7 chemin de l’IRAT
97410 Saint-Pierre
Tél. : +262 262 49 92 46