Suzelin Ratohiarijaona Rakotoarisolo, Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture de Madagascar : « Il nous faut concrétiser durablement l’agroécologie dans nos îles »
Rédigé par Modifié le
En octobre 2011, Suzelin Ratohiarijaona Rakotoarisolo, alors Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture à Madagascar, ouvrait l'atelier d'avancement de l'Initiative Régionale Agroécologie Changement Climatique (IRACC) à Antananarivo. Il nous livrait le point de vue du Ministère de l'Agriculture malgache sur cette initiative.
Selon vous, à quoi doit servir l’Initiative Régionale Agroécologie Changement Climatique (IRACC) ?
Suzelin Ratohiarijaona Rakotoarisolo : L’Initiative Régionale sur l'Agroécologie s'insère dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, mais surtout et avant tout, dans une vision de développement durable des États insulaires de l'océan Indien. Les modes de production et de consommation doivent respecter l'environnement naturel et humain et permettre à tous les habitants de satisfaire leurs besoins fondamentaux : nourriture, logement, éducation, santé….
Dans la mise en œuvre de ce projet, il s'agit d'être solidaires et coopératifs, c'est-à-dire ne pas se cantonner dans son rôle mais au contraire de rassembler toutes les parties prenantes et contribuer au bien être de la communauté de la petite agriculture.
Quel rôle doit jouer l’IRACC ?
S.R.R. : Aujourd'hui, beaucoup d'actions sont déjà lancées dans les pays. L'IRACC est là pour favoriser les échanges et mettre à la disposition de toutes les parties prenantes les informations nécessaires à l'amélioration de la production agricole. Il ne faut pas oublier que les actions les plus simples sont tout aussi importantes et l'important est également de savoir partager le savoir-faire, et faire en sorte que tout le mondes'implique et contribue aux objectifs communs d'améliorer les conditions de viedes familles vulnérables vivant de l'agriculture.
Quelle pérennité voyez-vous dans la démarche de l’IRACC ?
S.R.R. : L'approche de l'IRACC avec la création des pôles de compétences et des groupes de travail dans les régions, les plateformes nationales dirigées par les Points Focaux Nationaux et qui sont représentatives des parties prenantes locales et régionales dans chaque pays,et enfin des bases de données nationales et régionales, mérite d'être soutenue car il permet de mettre en place une organisation de travail appelé à être durable.
Je tiens à féliciter les membres de l’IRACC pour leur mobilisation active et l'enthousiasme qu’ils ont manifesté par leur présence à Madagascar lors de l’atelier d’avancement d'octobre 2011. L'appui des partenaires de la Réunion à travers le projet ePRPV pour renforcer les capacités des îles démontre encore la force de la coopération entre nos îles. Nous avons là un bel exemple liant la solidarité de la communauté agricole dans la région de l'océan Indien.
En conclusion, que souhaitez-vous ajouter ?
S.R.R. : Nous pouvons dire que nous sommes nombreux à nous impliquer dans cette Initiative Régionale sur l'Agroécologie et je tiens à remercier la COI d'avoir pris l'initiative de mettre en œuvre ce projet. Mes remerciements vont aussi au Fonds International de Développement Agricole et à tous les organismes régionaux et internationaux qui veulent appuyer cette initiative.
À nous tous maintenant de rendre l'agroécologie durable et concrète.