Les incendies criminels survenus dans les massifs du Maïdo et de la Grande Chaloupe ont provoqué des dégâts irréversibles sur la faune et la flore
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Le bilan risque d'être lourd. En deux semaines, plus de 2 700 hectares de forêts ont été incendiés. Dans les hauteurs de la côte Ouest de l'Ile, les agents de l'ONF redoutent le pire car les zones touchées par l'incendie habitent de nombreuses espèces endémiques de la faune et de la flore réunionnaise.
Des dégâts irréversibles sur la flore
Malgré le travail des agents de l'ONF et des pompiers, à ce jour on compte déjà 26 espèces florales indigènes et endémiques rares touchées par les flammes. 26 espèces indigènes ou endémiques rares sont touchées, dont 16 sont considérées comme très menacées (gravement menacé d’extinction (CR) – menacé d’extinction (EN) – vulnérable (VU). La base de données constituée depuis des années par le Conservatoire botanique national de Mascarin (CBNM) trouve ici une grande utilité.
Plusieurs espèces remarquables, dont certaines endémiques ont été touchées sur les différentes stations connues sur la zone. Certaines sont considérées comme gravement menacées d’extinction. C’est le cas notamment d’une fougère indigène (Pellaea quadripinnata) que l’on trouve uniquement sur la zone touchée par le feu.
Des espèces de fougères remarquables ont aussi été brûlées par l’incendie, mais peut-être que la partie des plantes située dans le sol (leur rhizome) n’aura pas été détruite, ce qui permettrait à la plante de renaître. Mais cela à condition que les travaux de lutte contre l’Ajonc d’Europe, peste végétale qui colonise très rapidement les sols après les incendies, puissent être déjà programmés pour agir efficacement avant qu’elle envahisse l’espace.
L’ouverture en urgence de pistes et de pare-feux, indispensable pour isoler les dernières zones de végétation encore intactes, s’inscrivent aujourd'hui dans le paysages telles des saignées de terre nue. Ces impacts sont malheureusement irréversibles, à moins de lourdes actions de restauration.
La connaissance parfaite du terrain et des espèces par les agents du Parc national permet de limiter les dégâts autant que possible. Mais ces tracés constituent des couloirs de colonisation rêvés pour les espèces exotiques envahissantes.
La faune également menacée
Les écosystèmes du massif du Maïdo abritent de nombreuses espèces endémiques. C’est à cette altitude en effet (entre 1 400 et 2 800 m) que le taux d’endémisme est maximal. Cela est notamment le cas chez les papillons de nuit (plus de 500 espèces recensées sur l’île).
La journée a été particulièrement difficile pour le Lézard vert des hauts (Phelsuma borbonica) dont une population très originale de cette espèce avait été récemment découverte au Maïdo, altitude particulièrement élevée pour un reptile. Un bilan plus précis sera effectué lors de l’opération de comptage prévue en décembre, mais d’ores et déjà on peut s’inquiéter de l’avenir de ce groupe.
Tous les invertébrés vivant dans ces habitats naturels ont vraisemblablement été détruits. Pour les oiseaux également, les pertes sont considérables. Toutes les nichées de l’année des Oiseaux verts, Tec-Tec, Papangues et autres passereaux ont été brûlées. Très territoriaux, les adultes continuent à survoler les paysages désolés à la recherche de leur nid.
Enfin, la colonie de Pétrels de Barau, espèce endémique et menacée au niveau mondial a jusqu’àlors été préservée. Les terriers creusés dans les falaises qui surplombent le cirque de Cilaos sont pour le moment épargnés par les feux. Par contre, les adultes qui vont chercher la nourriture en mer peuvent être victimes des incendies, car ils sont très attirés la nuit par les lueurs des flammes amplifiées par les nuages de fumée.
De maigres solutions
Malgré l'ampleur des dégâts, tout ne semble pas encore perdu. En effet, les parcelles de suivi qui ont été mises en place par le Parc national suite à l’incendie de 2010, ont montré qu’il y avait des possibilités de régénération à partir des graines ou des rejets de souches, en fonction de l’impact du feu. Aussi, plusieurs espèces de fougères remarquables ont été brûlées par l’incendie, mais peut-être que la partie des plantes située dans le sol (leur rhizome) n’aura pas été détruite, ce qui permettrait à la plante de renaître. Mais cela à condition que les travaux de lutte contre l’Ajonc d’Europe, peste végétale qui colonise très rapidement les sols après les incendies, puissent être déjà programmés pour agir efficacement avant qu’elle n'envahisse l’espace.
Source : http://www.reunion-parcnational.fr/Incendies-2011-Maido-et-Grande.html