Océan Indien : une coopération renforcée autour des techniques agroécologiques
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En octobre 2011, la Commission de l'Océan Indien réunissait à Madagascar les principaux acteurs du développement agricole pour faire le point sur l'avancement des travaux du projet de coopération agricole "Initiative régionale pour l’adaptation de la petite agriculture au changement climatique dans les îles de l’Océan Indien par la diffusion de l’agroécologie" (projet IRACC).
Ce projet, lancé en 2010 par la Commission de l’Océan Indien (COI), avec le concours financier du FIDA (Fonds international pour le développement agricole), vise à promouvoir dans les îles de la COI (Comores, Madagascar, Maurice, Réunion, Seychelles) et à Zanzibar (îles d’Ugunja et Pemba) des techniques agricoles écologiques, dites « agroécologiques », préservant l’environnement et la biodiversité, tout en optimisant les rendements afin d’améliorer les revenus et les conditions de vie.
Pratiques agricoles écologiques
"Ensemble, les îles de l’océan Indien se sont engagées à promouvoir la mise en œuvre d'approches et de techniques agroécologiques qui, en combinant différentes pratiques agricoles, permettent d'améliorer la fertilité et la productivité des sols, tout en diminuant l'usage des produits chimiques (engrais, produits de traitements), progressivement remplacés par des produits naturels", a rappelé le coordinateur de l'Initiative Régionale Agroécologie Changement Climatique (IRACC), Tahina Rakotondralambo.
Ouvrant l'atelier, le secrétaire général du Ministère de l'Agriculture Malgache, Suzelin Ratohiarijaona Rakotoarisolo, a encouragé cette initiative s'intégrant dans "une vision de développement durable des États insulaires de l'océan Indien".
"Le développement de l'agroécologie est complexe : il touche à la fois la recherche scientifique, la vulgarisation, la formation, l'information et la sensibilisation", a ajouté le coordinateur régional de l'IRACC.
L'IRACC travaille en lien étroit avec le projet d'Elargissement et de Pérennisation du Réseau de Protection des Végétaux, porté par les partenaires de l'île de la Réunion (ePRPV).
A travers ces projets, de nombreux domaines sont abordés : la protection des végétaux, la gestion de la fertilité, la gestion de l'eau agricole, les luttes anti-érosives… L'objectif est d'adopter dans ces domaines des pratiques plus écologiques, permettant d'améliorer la productivité et la durabilité des agrosystèmes, tout en contribuant à la réduction de l'émission des gaz à effets de serre et à l’augmentation de la capacité de séquestration de carbone dans le sol.
Communication, coopération et échanges renforcés entre les îles
Toutes les parties prenantes, se sont engagées à renforcer la communication, la coopération et les échanges entre les îles.
Le portail web régional Bio & Agri, faisant la promotion de l’agroécologie et plus globalement de la biodiversité, de même que son annuaire associé (e-Koal IT Agro) et les autres actions portées par le projet ePRPV ont été présentés par la délégation réunionnaise : "elles ont reçu un accueil très favorable et l’engagement de la participation de l’ensemble des pays", selon Eric Jeuffrault, Point Focal National pour l'île de la Réunion.
Les participants ont insisté sur l'importance d'adopter une approche écologique moderne de l'agriculture, favorisant les productions locales, les collaborations et solidarités inter-îles.
Ils ont profité de leur passage à Madagascar pour découvrir des initiatives agroécologiques réussies dans la région d'Antananarivo. Deux associations d’agriculteurs ont été visitées :
- l’association MamaBio ou Malagasy Maraîchère Biologique spécialisée dans la production de légumes biologiques, qui développe le compostage (lombricompost et compost de débris végétaux) et la lutte intégrée contre les maladies et les organismes nuisibles ;
- l’association TATA ou Tanora Andrin’ny Tontolo Ambanivohitra (jeunesse pilier du monde rural), spécialisée dans la production de lombricompost et la valorisation des semences locales, qui pratique également une technique améliorée de gestion de l’eau.
Les représentants des îles ont ainsi pu repartir dans leur pays, plein de nouvelles idées pour développer l'agroécologie.