Une appli pour connaître la flore des Comores
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Qu’est-ce que Pl@ntNet ? C’est un outil mobile et web qui reconnaît les plantes à partir de clichés de d’organes (feuille, fleur, fruit ou tige/tronc). Gratuit, rapide, simple et intuitif, il permet à tout un chacun d’identifier des plantes rencontrées sur un sentier, dans un jardin, etc. Fondée sur une approche de sciences participatives, quiconque peut contribuer à l’enrichissement de la base de données ce qui accroît la performance de l’appli en augmentant le nombre d’espèces identifiables. Son but ? Aider à sauvegarder le patrimoine végétal en améliorant la connaissance de la flore qu’abritent espaces naturels et cultivés.
« Le déploiement à la Réunion en mai 2015 a été très médiatisé. Aujourd’hui on y constate une augmentation significative du nombre d’utilisateurs, jusqu’à ~100 utilisateurs par jour, Android et iOS confondus. A Maurice, le phénomène est identique, avec ~20 utilisateurs par jour, Android et iOS confondus. » analyse Hugo Santacreu, chargé de mission application mobiles et bases de données au Cirad, responsable du déploiement de Pl@ntNet dans l’Océan Indien. « Dans la continuité de ces lancements réussis dans l’Océan Indien et du bon accueil par le grand public et les différents acteurs de la gestion des ressources naturelles à la Réunion et à Maurice, l’évolution de Pl@ntNet vers une couverture plus large géographiquement et taxonomiquement a été proposée afin qu’elle couvre la flore de l’Archipel des Comores. Cet outil participatif constituera ainsi un vecteur technologique novateur pour l’éducation, la formation, la recherche et le renforcement du développement de l’écotourisme au niveau régional. »
L’atelier de formation tenu les 10-12 Juillet 2018 au complexe hôtelier le RETAJ et a été co-organisé par le Cirad, l’Herbier des Comores et l’Université des Comores. Il visait à former les nombreuses institutions pour des institutions nationales, privées et associatives désireuses d’être impliquées (INRAPE, CNDRS, Parc National de Mohéli, CNH, HIFADHLI, NectaLab), ainsi que des partenaires régionaux (Université de Antananarivao, Université de Tuléar, Université de Mahajanga). Son programme combinait des séquences en salle, et, bien évidemment, des sorties sur le terrain, ceci afin de tester le dispositif au sein de différents écosystèmes. Les ~25 participants ont fait des observations botaniques in situ dans le jardin privé du Prince à Moroni, le 11 juillet, et dans la forêt sub-humide d’Hamboda au sud de Moroni, et aux abords du Lac Salé vers la commune de Mitsamiouli, le 12 juillet.
« Cet atelier a permis la formation de différents acteurs à l'utilisation de l'infrastructure Pl@ntNet mais il a aussi permis la production d'un volume de données significatif au cours des exercices conduits dans le jardin privé et sur les deux sites choisis. Ces exercices pratiques ont ainsi contribué à produire plus 1 500 images de plantes de la flore comorienne, images qui vont enrichir le dispositif afin de le rendre plus opérationnel » conclut Hugo Santacreu.
Les participants sont ressortis enthousiastes de ces trois jours. Certains ont prévu de former leurs collègues et les élèves de l’Université des Comores. D’autres écoles sur Anjouan aimeraient réaliser des actions pour participer à l’initiative Pl@ntNet. En outre, les échanges avec les acteurs malgaches vont se poursuivre en vue de tenter la construction d’un référentiel sur la flore de la grande île. Une affaire à suivre !
Ce travail de déploiement dans les Mascareignes et l’Archipel des Comores est possible grâce à un partenariat entre le Cirad – à travers le projet EpiBio-OI – et le programme Biodiversité de la Commission de l’océan Indien. Le déploiement de Pl@ntNet aux Comores s’insère dans le domaine de résultat 3 du FED – Biodiversité, à savoir le volet « Amélioration du réseautage régional, de l’échanges de données et de statistiques relatives à la biodiversité ».