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Pour le développement de filières semences et plants de qualité

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L'atelier régional sur les semences visait à :

 

  • faire le point sur la gestion de la production et de l’importation des semences et plants dans les pays de la COI,
  • présenter les différents systèmes de certification et de contrôle de la distribution des semences et plants aux niveaux français, européen et international,
  • faire le point sur les besoins de développement et de coopération des filières semences et plants dans les pays de la COI.

Les participants des pays de la COI ont présenté l’état actuel de la filière semences et plants dans leurs pays respectifs. Actuellement, ni la création variétale ni la production de semences de qualité reconnue ne sont très développées dans la région (sauf à la Réunion), ce qui pose des problèmes en termes de sécurité alimentaire et de protection phytosanitaire des territoires. Dans la plupart des pays, la majorité des semences est importée sans qu’il y ait d’autre contrôle de la qualité que la mise en place d’essais d’évaluation de la valeur agronomique. Cependant, tous les pays encouragent la conservation, la multiplication et la diffusion de variétés locales bien adaptées aux conditions agro-climatiques de la région.

A l'heure actuelle, seuls Madagascar et la Réunion possèdent une législation sur les semences et plants. Une réglementation conforme aux dispositions de l’Union Internationale pour la Protection des Obtentions Végétales (UPOV) est en cours d’adoption à Maurice.

Six questions ont été discutées par les pays participants :

1. Faut-il prévoir d’établir un catalogue des variétés ?

Tous les pays de la COI ont déjà établi des listes des variétés recommandées (locales et importées) pour la mise en culture sur leurs territoires respectifs. Madagascar et Maurice prévoient d’établir des catalogues ou listes officiels des variétés à partir des descriptions morphologiques et physiologiques plus détaillées desdites variétés.
Pour ce qui concerne la création d’un catalogue ou registre régional des variétés, tous les pays pourraient collaborer à la préparation d’un tel document de référence. Une approche en deux étapes est envisageable :
– dans un premier temps, une liste de toutes les variétés cultivées et/ou conservées est élaborée avec une description simple des caractères morphologiques,
– dans un second temps, les pays se partagent la conduite des études DHS (distinction, homogénéité, stabilité) pour inscription définitive au catalogue régional.

2. Comment connaître, obtenir et faire connaître les semences de qualité ?
Les pays mettent déjà en place des essais d’évaluation des variétés importées dont les résultats, quand ils sont positifs dans les conditions locales de production, sont diffusés à la communauté des producteurs par la voie de la vulgarisation (visite des essais par les producteurs, fiches de préconisation, etc.)
En revanche, il n’est prévu dans aucun des pays ACP de la COI de motiver financièrement les producteurs pour l’utilisation de semences de qualité supérieure par le biais de subventions ou autres. A Maurice, les producteurs sont toutefois motivés par le prix très bas des semences de qualité produites par les organismes publics selon le système QDS « Quality Declared Seeds » de la FAO.

3. Comment organiser la filière de production de semences ?
Dans les pays ACP de la COI, l’importation et/ou la production de semences est encore sous le contrôle des organismes publics ou, comme aux Comores, d’une centrale d’achat. Madagascar et Maurice prévoient cependant une libéralisation du secteur des semences dans un proche avenir.
Pour organiser une filière de production des semences dans les pays ACP de la COI, il faudrait d’abord identifier et répertorier les différents intervenants tels que les importateurs, les multiplicateurs, les collecteurs et les distributeurs et, ensuite, les informer et les former.

4. Comment organiser la certification des variétés et le contrôle de la production de semences ?
Pour les pays ACP de la COI, les contrôles à opérer dans le cadre de la certification de semences (quel que soit le niveau de qualité) et de leur production doit rester sous le contrôle des organismes publics. Madagascar a prévu de décentraliser le contrôle de la production des semences pour en confier la responsabilité aux régions.
Les participants de l'atelier seraient d'accord pour élaborer un manuel d’inspection de la production de semences et de fiches de contrôles régionaux.

5. Existe-t-il d’autres normes en dehors de celles de l’Union européenne qui pourraient s’appliquer dans les pays de la COI ?
La SADC met actuellement en place un programme relatif à la certification des semences pour les pays membres de cette organisation (y compris donc les pays ACP de la COI). Quatre protocoles harmonisés ont déjà été établis.

6. Le schéma de la réglementation phytosanitaire européenne pour le contrôle des semences peut-il être adapté aux pays de la zone ?
L’Union européenne met en œuvre un système de passeport phytosanitaire pour la libre circulation des semences sur l’ensemble du territoire de la Communauté. Le passeport est un document qui atteste que la qualité sanitaire des végétaux a été contrôlée sur le lieu de production (absence de certaines maladies ou certains ravageurs et/ou le respect de certaines exigences de traitements). L’obligation de délivrance d’un document de libre circulation est notamment intéressante pour limiter les risques de propagation d’organismes nuisibles entre des zones où les préoccupations phytosanitaires ne sont pas identiques. Dans le cas d’une île isolée de taille moyenne, le système de « passeport » peut ne pas être justifié, mais pour les archipels (Comores, Seychelles, Maurice avec Rodrigues), il peut être important de le mettre en place pour la circulation inter-îles des végétaux. Pour Madagascar, la taille du territoire et la grande diversité des aires de production justifie amplement la mise en place d’un tel système, en particulier si des zones protégées y sont délimitées.

Ces discussions ont amené à définir les besoins suivants pour les futures années :

 

  1. Renforcement de la réglementation sur la protection des obtentions végétales ainsi que sur la certification et la commercialisation des semences et plants.
  2. Assistance technique à la mise en place d’une organisation nationale et/ou régionale pour :
    • l’inscription de variétés à un registre ou catalogue national et/ou régional ainsi que pour la protection des obtentions végétales,
    • le contrôle de la production de semences (y compris les aspects phytosanitaires) et de leur commercialisation. Pour ce point, une collaboration des pays est à prévoir pour l’élaboration d’un manuel d’inspection régional.
  3. Formation des personnels des opérateurs publics et privés impliqués dans la certification, la production et la distribution des semences mais aussi la conservation et la maintenance des variétés, etc.
  4. Appui technique au secteur semencier dans le cadre plus général du développement de certaines filières culturales importantes pour la région (par exemple, les pommes de terre, les oignons, les cucurbitacées, etc.)
  5. Vulgarisation sur les qualités des variétés et convaincre les producteurs d’utiliser des semences de qualité reconnue.
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