Des Seychelles à Zanzibar - Formations et missions d’expertise pour préserver l’agrobiodiversité
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Parmi les actions menées dans le cadre du projet Germination, l’organisation de formations et de missions d’expertise occupe une place importante. En effet, ce partage de connaissances et de savoirs faire représente une réelle chance d’instaurer une dynamique régionale pour la préservation de la biodiversité agricole.
Bien que spécifiques à chacune des Îles qui les hébergent, les ressources végétales agricoles que l’on retrouve dans cette région sud-ouest de l’océan Indien présentent de nombreuses similitudes : certaines espèces ou variétés vont se révéler proches les unes des autres phylogénétiquement parlant,[1] d’autres vont présenter des propriétés similaires ou occuper des niches écologiques semblables. Ce sont d’ailleurs les mêmes menaces qui pèsent sur ces ressources végétales, les mêmes défis que doivent relever l’ensemble des acteurs du projet. Agir de concert et de manière coordonnée est donc le meilleur moyen de préserver l'importante biodiversité agricole hébergée dans l’océan Indien ; le transfert de connaissances devenant alors un atout majeur qu'il est nécessaire de développer.
Durant la première phase du projet Germination, deux missions de ce type ont été effectuées dans le cadre du projet Germination ; l’une à Zanzibar, l’autre aux Seychelles.
Formation sur la multiplication des arbres fruitiers aux Seychelles
Suite à une première formation réalisée à Rodrigues, Johny Acapandié et Auguste Tailamé se sont rendus aux Seychelles pour y partager leurs savoirs en matière de multiplication d’arbres fruitiers. Lors de leur séjour, les deux techniciens du Cirad ont pu former treize techniciens seychellois aux techniques de greffage et de marcottage. Ces techniques de multiplication sont basées sur la capacité naturelle des plantes à se régénérer par multiplication végétative. Elles permettent, à qui les maîtrise, de gagner un temps considérable par rapport aux techniques de semis direct, pour lesquelles il faut patienter plus longtemps avant de voir les premières fructifications. De plus, les plants produits étant des clones de la plante « mère », ces techniques permettent une meilleure maîtrise variétale.
Les ressources génétiques de l'archipel de Zanzibar
Etat des lieux : toujours dans le cadre du projet, l’archipel de Zanzibar (Tanzanie) a bénéficié d’une mission organisée par le ministère de l'agriculture et des ressources naturelles. Mme Greillier, professeure au lycée agricole de Saint-Paul (île de La Réunion) s’est rendue sur les deux îles principales de l’archipel, Unguja et Pemba avec pour mission d’évaluer les dispositifs existants en matière de conservation de ressources génétiques végétales agricoles. Elle devait aussi y recenser les moyens humains et matériels susceptibles d’être mobilisés à ce but ainsi que déterminer les besoins de Zanzibar en matière de formation sur les ressources génétiques. Découlant de cette expertise, les informations récoltées devraient permettre de mettre en place un certain nombre de stratégies pour favoriser la préservation et la valorisation de la biodiversité végétale agricole locale.
Pour aller plus loin :
[1] Deux organismes phylogénétiquement proches sont des organismes qui, évolutivement parlant, descendent d’un même ancêtre commun et se sont différenciés relativement récemment. Ils peuvent donc faire partie d’une même espèce, d’une même famille ou plus largement d’un même taxon. Par exemple : deux plantes issues d’une même espèce, vont pouvoir se différencier l’une de l’autre à la faveur de la sélection humaine, de l’éloignement géographique ou tout simplement du hasard, pour donner deux variétés différentes, voire même deux espèces différentes.