Une journée avec un inspecteur phytosanitaire à l’aérogare fret de Gillot (Réunion)
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L'unité santé des végétaux de la Réunion est un service de la Direction de l'Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF). Les inspecteurs phytosanitaires de l'unité sont chargés de contrôler les marchandises de nature végétale à leur arrivée par fret sur le sol réunionnais.
Les contrôles phytosanitaires, au port et aéroport, sont obligatoires et systématiques, ils permettent de vérifier que les végétaux ou produits végétaux frais ne transportent aucun organisme nuisible.
Nous avons accompagné les inspecteurs de l’aérogare fret de Gillot sur leur lieu de travail pour suivre le déroulement d’un contrôle phytosanitaire :
Il est 10h et tout le monde s’affaire dans l’aérogare fret de Gillot pour décharger les avions cargos. Les caristes déplacent et trient leurs cargaisons. Les douaniers procèdent à leurs vérifications. Dans son bureau situé à une centaine de mètres de l’aérogare, l’inspecteur phytosanitaire, Ronald Manikom, reçoit un appel d’un transitaire pour un contrôle de marchandise. Le badge au cou, il se rend d’un pas pressé dans la partie technique « du magasin » où il procède avec son collègue Emmanuel Robert à plus de 2500 contrôles phytosanitaires chaque année.
Après avoir enfilé sa blouse, il récupère les documents que lui transmet le transitaire à savoir le PVO4 (formulaire, qui signé par l'unité santé des végétaux, autorisera l’entrée de la marchandise), le certificat phytosanitaire du pays d’origine (CPO) et la facture.
Après avoir vérifié que les documents sont en règle, Ronald demande au transitaire d’ouvrir devant lui un échantillon de chacun des produits de la cargaison (~10%), en l’occurrence un carton de bouquets de roses, un autre de chrysanthèmes et le dernier de fleurs diverses. Après avoir vérifié que le contenu des cartons correspond bien à celui indiqué sur les papiers, il procède au contrôle visuel à la lumière des grosses lampes de sa paillasse de travail.
Un bouquet de chrysanthèmes à la main, fleurs vers le bas, Ronald procède au battage du feuillage et vérifie sur la paillasse blanche qu’aucun thrips ou autre insecte n’est tombé. Après avoir étalé les bouquets, il observe minutieusement le dessus des feuilles pour voir si aucune mineuse n’a creusé de galeries et regarde ensuite la face inférieure cette fois ci pour confirmer l’absence d’aleurodes.
C’est bon, aujourd’hui tout est en règle, pas d’interception, l’importateur pourra récupérer l’intégralité de sa marchandise dès que le document PV04, signé par l’inspecteur, sera remis au transitaire.
Généralement 10% des contrôles débouchent sur une interception à cause de la présence d’organismes nuisibles. Dans ce cas, l’inspecteur prélève l’organisme ou les parties de la plante présentant des symptômes et envoie l’échantillon au laboratoire pour analyse. Si les résultats confirment la contamination de la marchandise, celle-ci est immédiatement transférée dans le chambre froide pour destruction par congélation à -20°C. En attendant les résultats de laboratoire ou lorsqu’ils arrivent le week-end, les végétaux frais sont stockés dans une chambre froide réservée à cet usage jusqu’à inspection.
A la fin de chaque inspection, l’inspecteur phytosanitaire doit faire la saisie informatique de toutes les données relatives au contrôle. Une fois ce travail laborieux réalisé, il regagne son bureau en attendant un nouvel appel d’un transitaire. Outre les contrôles phytosanitaires, les inspecteurs sont également chargés de délivrer les permis d’importation qui sont obligatoires pour pouvoir importer des végétaux ou produits végétaux à la Réunion.