L’île Maurice offre un encadrement institutionnel exemplaire pour les femmes œuvrant dans le secteur agricole
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D’après la présentation de Melles Shivrani Ori et Indranee Buldawoo lors de l’atelier « Femmes et Développement durables » à l’hôtel Mellis les 15 et 16 décembre, Antananarivo, Madagascar, le gouvernement mauricien prône fortement l’égalité des droits entre la femme et l’homme dans tous les domaines, tels que l’éducation, l’emploi, les services de santé, l’assistance sociale, entres autres. Il faut noter que Maurice est le seul pays de l’océan Indien à avoir désigné un ministère qui s’occupe spécialement des questions de genre, le Ministère de la Femme et égalité des Genres.
L’île Maurice offre dans plusieurs domaines des services d’encadrement à l’endroit du développement socio-économique des femmes. Dans le domaine de l’agriculture, le gouvernement a mis en place l’AREU, une unité mise en place en 1995 pour encadrer la femme, qui donne plusieurs services techniques, supports et formations. Au sein du Ministère des Coopératives, il existe également des services à vocation d’encadrement des coopératives féminines ainsi que divers types de supports en termes de gestion d’entreprises, importation ou avantages fiscaux. En termes de financement, l’île Maurice a mis en place une banque de développement offrant des opportunités de prêts pour la femme.
Dans l’agriculture, dont l’évolution a été étroitement liée avec la société et développement économique, la contribution des femmes par rapport à la main d’œuvre n’a pas beaucoup évolué car elle est passée de 27%dans les années 70/80 à environ 29% en 2010, dû à la réduction de la dépendance sur l’industrie sucrière en 1991 et à l’évolution de l’économie d’exportation (Zone Franche). Les femmes ont donc participé de plus en plus dans d’autres secteurs, tels que l’hôtellerie et le textile.
Généralement, elles s’occupent surtout des tâches importantes telles que la préparation des plantules, la plantation,le travail de fertilisation, la transplantation, l’arrosage, le buttage, le désherbage, la récolte, et le tri et conditionnement des produits.
Toutefois, la présence des femmes dans la production de produits maraîchers est restée assez significative et celles qui produisent des produits maraîchers dans les arrières cours sont encadrées par l’AREU à travers une unité qui les regroupe dans des clubs d’agriculture et qui travaille en collaboration avec le Ministère de la Femme. Ces clubs ont été créés dans l’objectif de promouvoir des activités agricoles pour le développement de la femme, l’entreprenariat féminin, l’adoption de nouvelles techniques. Les activités dans les clubs d’agriculture sont diversifiées et touchent plusieurs domaines, dont la production de légumes, l’aménagement de jardins potagers sur les toits et dans des conteneurs, l’hydroponie en arrière-cour, la production fruitière, la production ornementale, la production de plantules et entretien, la sensibilisation des femmes sur la lutte intégrée, la lutte contre les mouches de fruits, la lutte biologique contre les insectes (mouches à spirale, rhinocéros scarabée, teigne de chou), la production de champignons, le compostage, la transformation des produits agricoles (Achards, Chips (banana, pomme de terre, fruit à pain, patate), la production de fruits et légumes séches, gelées, fruits cristallisés et pâtes de fruits, sauce (tomate, piment), la production de Farine (patate, manioc, pomme de terre, fruit à pain), la sensibilisation sur la sécurité alimentaire, la sensibilisation sur les nouveaux systèmes d’irrigation, et l’élevage.
Toutes ces actions d’encadrement autant précieuses que exemplaires offrent l’occasion à toutes les femmes mauriciennes de créer l’entreprenariat féminin tout en contribuant à l’économie du pays, à la protection de l’environnement, et à la sécurité alimentaire à l’île Maurice.