Comment se déroule une infection par une bactérie phytopathogène?
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Les étapes préliminaires
Beaucoup de bactéries phytopathogènes ont développées la capacité de vivre libre dans l’eau ou le sol, voir en association avec une plante-hôte, et ceci sans créer chez cette-dernière une quelconque maladie. Cette phase est appelée phase épiphyte. Les bactéries ne possédant pas ce stade doivent avoir recours à d’autres procédés. La rencontre entre une de ces bactéries et sa plante hôte est généralement opportuniste. En effet, le micro-organisme peut être apporté par divers vecteurs : l’eau de pluie, le vent, les insectes etc. Cependant, dans certains cas, cette rencontre peut être volontaire, lors du déplacement de la bactérie par chimiotactisme par exemple.
Parmi les bactéries phytopathogènes, il existe deux types de parasites :
- Les parasites obligatoires, dont l’activité est exclusivement parasitaire. Ces micro-organismes sont souvent limités à certaines espèces de plante.
- Les parasites facultatifs ou opportunistes, qui ne sont parasites uniquement dans certaines conditions défavorables pour la plante. En général, ces bactéries peuvent s’attaquer à de nombreuses espèces de végétaux.
L’infection de la plante
Une infection bactérienne ne peut induire une maladie uniquement dans certaines conditions : une compatibilité hôte/bactérie, des facteurs environnementaux précis, une physiologie précise de la plante, et une présence d’un nombre minimal de bactérie. La bactérie pathogène doit tout d’abord pénétrer dans le végétal par :
- Soit une ouverture naturelle de celle-ci. Les stomates sont le plus souvent empruntés, du fait de leur structure ou encore de leur capacité à se fermer, facilitant les infections. De même, une pénétration peut se faire via les lenticelles (sorte de pore) concernant les fruits et les arbres, les hydatodes (stomate modifié permettant des échanges d’eau), les trichomes (excroissance en forme de poil), ou les nectaires (organe sécrétant le nectar) pour les fleurs.
- Soit une blessure. Elle peut se représenter par une abrasion mécanique due au vent par exemple, une cicatrice foliaire, des altérations causées par le froid ou la chaleur…
Certaines bactéries ont la possibilité de ne pas utiliser l’une se ces voies. Elles sont en effet directement introduites par l’intermédiaire d’un insecte.
Suite à l’entrée de la bactérie dans la plante hôte, s’ensuit une phase de multiplication du micro-organisme, ainsi qu’une phase de dispersion dans le végétal. Cette dispersion se fait grâce aux tissus infectés en premier : devenant infectieux, ils contaminent alors les tissus adjacents.
Concernant la mobilité des bactéries phytopathogènes dans la plante, elle reste un phénomène encore en cours d’étude. Chez certaines bactéries, leur flagelle leur permettrait de se déplacer dans les espaces intercellulaires. D’autres sembleraient surtout opter pour un déplacement passif dans les vaisseaux du xylème. D’autres encore ont développé, elles, la capacité de pénétrer les cellules mêmes.
Différents symptômes
Les différents symptômes observables dépendent des stratégies parasitaires développées par les bactéries qui en sont responsables.
Les bactéries dites « nécrotrophes » ou « nécrogènes » peuvent provoquer des nécroses (mort cellulaire) au niveau des feuilles et des dépérissements au niveau des rameaux. Ces symptômes sont en général provoqués par des toxines produites par le parasite.
Les bactéries dites « vasculaires », elles, engendrent une obstruction des vaisseaux de la plante, entraînant un flétrissement des organes. Dans ce cas-ci, il s’agit de la cellule bactérienne même qui est responsable de l’occlusion du vaisseau et non une protéine qu’elle aurait produite.
D’autres bactéries, dites « macergènes », par synthèse d’enzymes spécifiques, peuvent engendrer l’apparition des pourritures molles.
Enfin, les bactéries dites « biotrophes » ou « oncogènes » peuvent entraîner le développement anormal de tissu ou l’apparition de tumeur, par perturbation des phytohormones.