Depuis 2008, un programme baptisé Elargissement et la pérennisation du réseau de protection des végétaux (ePRPV) est en place dans le sud-ouest de l'océan Indien. Il vise à consolider les acquis du premier PRPV et à pérenniser le réseau existant en développant les collaborations entre pays de la COI.
L'agriculture est un secteur important de l'économie nationale des cinq Etats membres de la Commission de l'Océan Indien (COI) - Comores, Madagascar, Maurice, Réunion et Seychelles. Dans ces pays, celle-ci est confrontée à l'existence de nombreuses contraintes d'ordre technique et phytosanitaire, liées à la présence de ravageurs et maladies sévissant sur des cultures à fort potentiel économique comme les cultures maraîchères et fruitières.
Du fait de la proximité et de la similarité des écosystèmes insulaires des cinq pays de la COI, ceux-ci partagent un grand nombre de problèmes phytosanitaires. Un certain nombre d’entre eux ont été résolus grâce aux collaborations instaurées entre services de protection des végétaux et de recherche agricole des pays de la COI, lors du premier Programme Régional de Protection des Végétaux (2003-2008).
Sécuriser les dispositifs alimentaires
Aujourd’hui, de nouvelles contraintes, liées aux changements globaux (perte de biodiversité et changement climatique) et aux crises alimentaire et énergétique, sont apparues. Ce contexte a mis en exergue la nécessité pour les pays de l’océan Indien de sécuriser leur dispositif alimentaire et énergétique en favorisant leurs complémentarités au niveau de leurs économies agricoles sur certaines filières clés.
Depuis 2008, un deuxième programme est en place visant à consolider les acquis du premier PRPV et à pérenniser le réseau existant en développant les collaborations entre pays de la COI. Ce programme a été baptisé ePRPV pour Elargissement et la pérennisation du réseau de protection des végétaux. Il est financé sur la période 2008-2013 par le Programme Opérationnel de Coopération Territoriale (Fonds européen de développement régional, Etat français, Conseil régional de la Réunion, Conseil général de la Réunion, Cirad) à hauteur 2 133 000 Euros.
Il est la participation opérationnelle de la Réunion au projet "Initiative régionale Agro-écologie Changement Climatique" (IRACC), porté par la Commission de l'Océan Indien et financé par le Fonds international de développement agricole (FIDA).
Ces deux projets visent, au sein d'un même réseau, à diffuser des techniques d'agro-écologie dans l'océan Indien pour aider la petite agriculture à s'adapter au changement climatique, tout en améliorant les revenus et les conditions de vie des producteurs.
Les législations phytosanitaires réglementent le contrôle phytosanitaire, l'homologation et le contrôle des produits phytopharmaceutiques. Le PRPV, en mettant des experts à la disposition des pays membres, vise une harmonisation régionale des législations phytosanitaires nationales.
Assurer que le matériel végétal importé est exempt d'organisme nuisible est un facteur essentiel tant pour la préservation des milieux cultivés que pour l'environnement. Le contrôle est l'unique moyen de garantir l'absence d'agents pathogènes sur ces produits. Dans cette optique, le PRPV développe des méthodes permettant de détecter à un stade précoce certains pathogènes simultanément. Toujours dans ce souci de préservation de l'environnement, mais aussi de la santé du consommateur : des analyses sont en cours pour contrôler la qualité des pesticides, et analyser leurs résidus sur les fruits et légumes mis en vente.
Le réseau relie les services de protection des végétaux des cinq îles ainsi que les différents opérateurs de la filière de protection des cultures horticoles. Matérialisé sous forme de site web, c'est un outil de veille et d'alerte au niveau des frontières, mais aussi de centralisation des informations, des données et des connaissances sur la protection des végétaux au niveau de la région.
Le PRPV a été conçu de manière à améliorer les niveaux quantitatifs et qualitatifs des productions horticoles pour assurer, en priorité, l’approvisionnement des marchés régionaux et dans la mesure du possible, ouvrir des débouchés à l’exportation.