Punaise, ça marche : un insecte au service de la lutte biologique
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C’est un insecte indigène de La Réunion, décrit en 1902, qui depuis n’a plus attiré l’attention sur lui, jusqu’à ce qu’un groupe de scientifiques, de « La Coccinelle », du Cirad et de l’Armeflhor ne s’y intéressent. Nesidiocoris volucer est une punaise qui se nourrit d’autres insectes dont les aleurodes.
Selon Hélène Delatte, qui dirige pour le Cirad les recherches sur cet insecte, « c’est un bon candidat à la lutte biologique ». La scientifique cherche à savoir s’il peut être utilisé dans les cultures sous serre, notamment de tomates, pour remplacer les méthodes chimiques. Et pour cette entomologiste, les feux sont au vert : « Il s’attaque aux larves d’aleurodes, et en moindre mesures à celles de
thrips et aux acariens, tous ravageurs de la tomate, de plus il ne fait pas de dégâts sur la culture et il s’y développe bien ».
Le produit d’une collaboration qui fait ses preuves
Depuis 2014, les trois organismes ont établi un partenariat. En unissant leurs compétences, ils développent de nouvelles méthodes de lutte biologique. L’étude de Nesidiocoris volucer en est une démonstration.
En se répartissant les tâches, ils ont pu aboutir à des résultats très rapidement. Le Cirad s’occupe de l’étude biologique en laboratoire, l’Armeflhor fait les tests d’efficacité sous serre, et La coccinelle est responsable de la mise au point des élevages et de la production de masse de Nesidiocoris volucer. Et ce n’est qu’un début. D’autres candidats passent les tests.
Référence :
Life history parameters and predation capacities of Nesidiocoris volucer (Hemiptera: Miridae): a new biological control agent
Lucie Marquereau, Jean-Sebastien Cottineau, Olivier Fontaine, Frédéric Chiroleu, Bernard Reynaud, Hélène Delatte,