Epibio-OI, un projet pour l’avenir des îles de l’océan Indien
Rédigé par Modifié le
Leur objectif c’est la protection des productions et de la biodiversité végétale des îles de l’océan Indien pour renforcer la sécurité alimentaire face aux changements globaux. Les chercheurs qui participent à Epibio-OI se sont retrouvés à Saint-Pierre, à La Réunion pour faire le bilan 2017 qui clôture la première phase du projet. Ensemble, lors du comité de pilotage ils ont discuté des résultats, et défini des recherches prioritaires à mener durant la seconde phase du projet.
Mais Epibio-OI c’est quoi ?
Ces experts venus des Seychelles, de Maurice, de Madagascar et des Comores ont un but commun : réduire l’impact des changements globaux sur l’environnement et l’agriculture dans ces pays au bénéfice des producteurs et des consommateurs. Tout cela en partenariat car « c’est l’enjeu majeur » nous explique Olivier Esnault du Groupement de défense sanitaire (GDS) de La Réunion. « On a besoin du réseau pour faire remonter les informations et partager nos expériences entre les îles ». Un avis que partage Ramesh Rajkumar du Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI) à Maurice. « Les solutions ne se trouvent pas tout seul surtout que nous avons les mêmes problèmes ».
Organisé en cinq volets, ce projet ambitieux aborde les enjeux scientifiques mais aussi réglementaires. Il vise à sensibiliser et informer les populations insulaires sur les menaces qui pèsent sur les productions végétales des îles et à partager des solutions adaptées au contexte socioéconomique de ces territoires. Des réseaux d’alerte, des inventaires et des bases de données et systèmes experts interactifs sont crées pour échanger et collaborer. En plus de la mise en place d’un réseau d’épidémiosurveillance dans les îles, le projet prévoit aussi la mise au point de stratégies de protection agroécologiques contre les organismes nuisibles à l’agriculture et s’intéresse aux espèces invasives qui menacent les pays de la zone. « Épibio c’est la surveillance des bio-agresseurs des îles de l’océan Indien, et à Madagascar un pays vaste où l’agriculture prend une place très importante, [ce projet] est devenu vraiment nécessaire » selon Lala Ravaomanarivo, professeure à l’université d’Antananarivo. Par exemple, « il y a Ralstonia solanacearum, une bactérie qui affecte la culture de pomme de terre à Madagascar que l’on espère combattre grâce à Epibio » ajoute Lovaniaina Dinanirina Andriamiarisoa, phytopathologiste à la direction de protection des végétaux (DPV) à Madagascar. Grâce aux expertises développées, les porteurs du projet pourront conseiller la Commission de l’Océan Indien (COI) dans ses choix stratégiques en matière de protection de la biodiversité et de sécurité alimentaire. L’avenir de l’agriculture et de la biodiversité dans la région se joue grâce au partage des priorités phytosanitaires, des innovations et à leur transfert rapide du laboratoire au champ.