Préservation de la biodiversité et valorisation des ressources génétiques végétales agricoles (RGVA) : les défis du projet GERMINATION II
Rédigé par Modifié le
Le contexte
A l’heure actuelle, une grande partie de l’alimentation mondiale repose sur un petit nombre d’espèces de plantes de grande culture. L’uniformisation des modes de culture et la standardisation des modes de consommation constituent également une menace pour notre patrimoine agricole.
Il est, par conséquent, urgent de mieux connaître et de préserver des espèces végétales jusqu’ici peu valorisées. Parmi celles-ci, les espèces amylacées (la patate douce, le bananier, le manioc, le taro, les ignames et les taccas) et les légumineuses (fèves et pois) contribuent significativement aux besoins alimentaires de base des populations rurales et urbaines. D’autres espèces comme les Cucurbitacées (courges, chouchou, etc.), les légumes feuilles (brèdes) et autres légumes dit lontan sont aussi une source de minéraux et de vitamines et la garantie d’une alimentation de qualité. Elles peuvent constituer une ressource alimentaire d’appoint ou de soudure pour des populations confrontées à des catastrophes naturelles comme les cyclones.
Ces plantes se distinguent par une grande diversité de formes cultivées et une bonne adaptation aux différentes écologies des pays de l’océan Indien. Cette diversité biologique fait de ces plantes des ressources génétiques végétales agricoles (RGVA) de grande valeur car elles favorisent l’adaptation continue de ces espèces aux changements climatiques et à l’arrivée de nouvelles maladies ou de nouveaux ravageurs, et constitue de ce fait un gage de durabilité des systèmes de culture.
Une meilleure connaissance de l’agrobiodiversité régionale, sa préservation et sa valorisation constituent donc des enjeux majeurs pour diversifier et sécuriser les agricultures des pays du Sud-Ouest de l’océan Indien et assurer aux populations une alimentation suffisante et de qualité.
Les objectifs et les actions du projet GERMINATION II
Mieux connaitre, conserver et valoriser les RGVA pour assurer le développement agricole durable et la sécurité alimentaire des pays de la zone Sud-Ouest de l’océan Indien, sont donc les objectifs du projet Germination II.
Germination II est financé par l’Union Européenne et la Région Réunion via le programme FEDER Interreg V et s’étend sur les pays de la COI (Réunion,l’Union des Comores, Maurice, Madagascar, les Seychelles). Pour sa phase 2 (2018-2020), il regroupe, outre CIRAD Réunion (chef de file), les acteurs majeurs suivants : l’ INRAPE et l’ ONG DAHARI aux Comores, le FOFIFA et le CTHT à Madagascar, le FAREI à Maurice et Seychelles Agricultural Agency.
Pour atteindre ces objectifs, les partenaires du projet Germination II mettent en œuvre les principales actions suivantes :
- La réalisation d’inventaires et de collecte de plantes alimentaires, leur mise en collection ex situ, et leur caractérisation morphologique
- La mise en place d’un système de management de la qualité répondant à la norme ISO9001 au niveau du centre de ressources biologiques VATEL à la Réunion
- En complément de la caractérisation morphologique, l’évaluation de la diversité génétique de deux espèces (manioc et taro)
- L’assainissement en culture in vitro de variétés de manioc originaires des Comores et de Madagascar par culture de méristème et thermothérapie
- Le soutien et l’encadrement d’étudiants participants aux activités du projet
L’organisation de formations destinées à renforcer les compétences utiles à la réalisation du projet.
Les quelques résultats attendus
A l’issue du projet, les partenaires disposeront de collections ex situ de RGVA, bien caractérisées selon des protocoles de description harmonisés.
Des fiches variétales pourront être produites et constituer des catalogues variétaux nationaux à destination des principaux utilisateurs.
La fourniture aux pays de la COI de plants de manioc assainis pour les principaux virus est aussi une des actions phares de ce projet.