Des solutions alternatives et écologiques face aux organismes nuisibles aux végétaux
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Des solutions alternatives et écologiques existent aujourd'hui pour lutter contre les organismes nuisibles aux végétaux. Rencontre avec Romuald Fontaine, chargé d’études "Surveillance biologique du territoire" à la Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles de la Réunion (FDGDON Réunion).
Qu’est ce que la FDGDON ?
- Les Fédérations de Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles, dont les premières ont vu le jour dans les années 1950, ont été créées à la demande d'agriculteurs et producteurs pour lutter contre les fléaux agricoles. Plus spécifiquement à la Réunion, la FDGDON Réunion a été créée dès 1977 afin de lutter contre les rongeurs, notamment au niveau de la canne à sucre. Plus de trois décennies plus tard, la FDGDON Réunion constitue aujourd’hui l’une des fédérations les plus importantes de France en termes d’effectif (22 personnes) et d’activités, animant 19 groupements d’agriculteurs sur l’ensemble de l’île.
Au sein de la FDGDON,vous assurez "la surveillance biologique du territoire". De quoi s’agit-il ?
- La surveillance biologique du territoire recouvre deux actions : l’épidémio-surveillance et la biovigilance. Alors que l’épidémio-surveillance consiste à observer ce qui est déjà présent sur le territoire et à étudier la dynamique et les fluctuations des populations déjà établies sur l’île, la biovigilance consiste à enquêter, par l'intermédiaire de piégeages, sur l’arrivée potentielle de virus, maladies ou organismes nuisibles comme les mouches des fruits et légumes.
Votre rôle consiste également à élaborer des solutions adaptées et respectueuses de l’environnement aux problèmes rencontrés par les agriculteurs dans leur lutte contre ces organismes nuisibles ?
- Une autre mission de la FDGDON est en effet de proposer un appui technique aux agriculteurs à la recherche de solutions alternatives et écologiques. Ainsi de nouvelles stratégies de lutte contre les organismes nuisibles en milieu tropical, comme la production de riz sporisé contre le ver blanc ou la protection biologique intégrée (PBI) sur tomate, ont ainsi pu être élaborés par la FDGDON Réunion ces dernières années, dans un but de lutte intégrée efficace, adaptée aux contraintes du terrain et économiquement viable. Il y a encore quelques années par exemple, une vaporisation massive d’insecticides pouvait être envisagée pour faire face à des organismes nuisibles. On préfèrera aujourd’hui mettre en place une conjugaison de méthodes plus efficaces, comme les lâchers d’insectes auxiliaires, la prophylaxie ou le piégeage.
Par quel(s)organisme(s) nuisible(s) la Réunion est-elle aujourd’hui potentiellement menacée ?
- La principale menace concerne aujourd’hui une mouche des fruits baptisée Bactrocera invadens, détectée début mars 2013 dans le nord de l’île Maurice. Du fait de sa proximité géographique, notre objectif à court terme est donc de renforcer notre réseau de piégeage et de valider avec la DAAF (Direction régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt) et les différents partenaires le plan d’urgence que nous avons proposé en cas d’invasion de ce ravageur.