Le mot du coordinateur régional du PRPV
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En l'absence d'organisations de producteurs importantes et du soutien effectif des pouvoirs publics, cette situation peut rendre très aléatoire les approvisionnements des marchés locaux en quantité et en qualité. De la même façon, les débouchés à l'exportation ne peuvent être tous explorés faute de valorisation des produits. Plusieurs projets financés par les principaux bailleurs de fonds, dont l'Union européenne, ont déjà été mis en place pour revoir et améliorer l'organisation des marchés de produits agricoles.
Sur un plan purement technique, pour en venir au sujet qui nous préoccupe, il est largement reconnu que les problèmes phytosanitaires constituent le principal facteur limitant à une amélioration quantitative et qualitative de la production horticole régionale. La Commission de l'Océan Indien et l'Union européenne conscientes que des progrès devaient être réalisés dans la gestion des questions phytosanitaires ont, donc, décidé de lancer un projet de soutien intitulé Programme Régional de Protection des Végétaux (PRPV).
L'originalité du PRPV est que ses activités réservent une part très importante à la coopération régionale. L'idée force est que les problèmes phytosanitaires sont très similaires dans les pays de la région et qu'ils trouveront tous un intérêt à mettre en commun leurs connaissances et leurs ressources scientifiques et techniques quand elles existent. Madagascar, Maurice, la Réunion et, à un moindre degré, les Comores et les Seychelles où les moyens font plus cruellement défaut, possèdent des laboratoires et des facilités techniques que nous devons inciter à partager.
La pierre angulaire de cette coopération régionale sera sans conteste la création d'un réseau régional de protection des végétaux qui permettra aux institutions régionales (services officiels de protection des végétaux, services de recherche et de vulgarisation) d'établir des communications permanentes et d'échanger des informations sensibles en temps réel. Des bases de données spécialisées sur les organismes nuisibles et les méthodes de lutte seront accessibles au grand public via Internet. Les bases de données seront abondées par les institutions elles-mêmes et par les résultats engendrés par les activités de terrain du PRPV (compléments d'inventaires des organismes nuisibles, expérimentation des pesticides, mise au point de méthodes de lutte alternative, etc.).
Enfin, autre point important, le PRPV étudie actuellement les possibilités d'harmoniser les législations phytosanitaires des pays de la région. L'harmonisation ne sera sans doute pas complète, chaque pays étant souverain de décider ce qui lui convient, mais des propositions seront faites pour que soient adoptées des dispositions qui réduisent au minimum les barrières techniques aux échanges régionaux de végétaux.