Abeille : la coopération régionale contre le varroa
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Présent dans le monde entier, le varroa épargne encore quelques petits points du globe de son fléau. Ce petit acarien, parasite de l'abeille, s'introduit dans les ruches et se fixe à l'abdomen de l'abeille pour lui sucer le sang (hémolève). Outre un affaiblissement des ruches, le varroa est responsable de l'acheminement de nouveaux virus et maladies au niveau local comme mondial.
Voyageant de pays en pays via les échanges commerciaux, ce petit acarien fait des ravages chez les apiculteurs, qui voient leurs colonies s'éteindre en un temps record. C'est le cas de Madagascar, envahi en 2010, et aujourd'hui appauvrie de plusieurs centaines de ruches. Sur l'île rouge, le miel est une denrée qui sert non seulement de médicament, mais aussi de base d'un système économique permettant aux plus démunis de payer la scolarité, ou les soins médicaux en cas de coup dur.
Aucun traitement efficace face au varroa
Il n'existe aujourd'hui aucun traitement vraiment efficace contre le varroa. Les pesticides, les solutions mécaniques, ou l'élevage de reine, ne semblent pas encore pouvoir remédier à l'acarien envahisseur. A 700 Km de Madagascar, l'île de la Réunion est encore épargnée.
En vue de l'éventuelle arrivée sur l'île du varroa, les scientifiques et apiculteurs de Madagascar et de la Réunion travaillent ensemble dans le but de trouver pour l'un, une méthode permettant de réduire l'impact du parasite, et pour l'autre, une solution préventive. Une action menée par le Cirad, dans le cadre du e-PRPV (Élargissement et Pérennisation du Réseau de Protection des Végétaux), en collaboration avec l'Université d'Antananarivo est actuellement en cours, sur la génétique de l'Apis mellifera unicolor, l'abeille endémique de Madagascar.
"Jusqu'à présent, nous n'avons qu'une connaissance morphologique de l'Apis mellifera unicolor. Etudier cette abeille au niveau génétique nous permettra non seulement d'établir un premier état des lieux à la Réunion, mais également par la suite de voir s'il est possible de sélectionner les abeilles présentant de meilleurs comportements de défense en vue d'une éventuelle introduction du varroa sur l'île", explique Hélène Delatte, chercheur spécialiste en génétique des populations au Cirad.
Connaître pour mieux combattre, c'est le leitmotiv des chercheurs et des apiculteurs malgaches et réunionnais, réunis contre une menace commune : le varroa.